À la tête du Centre Ambulancier National (CAN) depuis mars dernier, Me Renand Aristide vient de boucler ses cent premiers jours de gestion sur un bilan à la fois pragmatique et prometteur. Entre urgence sécuritaire, relance logistique et redynamisation administrative, le nouveau Directeur Général s’emploie à restaurer une institution chancelante depuis des années.
À son arrivée, le constat était alarmant: pire qu’un simple dysfonctionnement, le CAN était en péril. Son siège, toujours logé à la Cité Militaire, se trouvait au cœur d’une zone dominée par des groupes armés. Dans ce contexte, la priorité était claire: protéger le personnel et sauver l’outil de travail. Donc, relocaliser l’institution.
«Il fallait sauver les sauveteurs», a résumé Leconte Dor, le directeur administratif et du budget; un proche collaborateur de Me Aristide. C’est ainsi qu’en moins de deux mois, un nouveau site opérationnel est sécurisé à Puits Blain (Delmas).
Un fonctionnement discret, mais capital pour relancer les activités du CAN, dans une sérénité qui inspire un nouveau modèle administratif axé sur l’éthique et le respect de la tradition de ce service.
Réformes administratives et impulsion budgétaire
Au-delà de la sécurité, Me Renand Aristide engage des mesures correctrices attendues depuis longtemps. Le plafond mensuel des cartes de débit des employés est doublé, passant de 7 500 à 15 000 gourdes. Des dossiers longtemps bloqués sont enfin dénoués.
Plus décisif encore: l’intégration budgétaire des agents contractuels, bloquée depuis huit mois, est enfin enclenchée avec l’appui du Conseil d’administration.
«C’est grâce à l’engagement résolu du Conseil et à la diligence du nouveau Directeur Administratif et du Budget, installé en mai, que les parcours administratifs ont pu être enclenchés et menés à terme. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’affirmer que tous les contractuels recevront leurs salaires à partir du mois d’août», affirme Me Renand Aristide.
Une logistique remise en marche pour placer le soin pré-hospitalier eu premier plan
À son arrivée, seules trois ambulances étaient opérationnelles. Aujourd’hui, elles sont huit à circuler. Trois véhicules administratifs ont été réparés. Dans les régions, les signaux de redressement sont également visibles: cinq ambulances remises en service dans le Nord-Ouest, deux dans le Nord, et d’autres en cours de réparation dans le Sud, le Sud-Est et la Grand’Anse.
Ces chiffres traduisent une réalité simple mais cruciale: le CAN redevient fonctionnel, pas à pas. «Ce sont des chiffres, oui. Mais surtout des signes que l’institution retrouve sa fonction: se mouvoir, répondre, intervenir», a soutenu Aristide, insistant sur la gratuité du service ambulancier de l’institution qu’il dirige.
Autre chantier d’envergure: la refonte du centre d’appel. L’objectif est ambitieux: pouvoir traiter jusqu’à 210 appels simultanément. Une première dans l’histoire de l’institution, obtenue sans tapage médiatique. «Pas d’annonce tonitruante. Juste un plan, une volonté, et une mise en œuvre», s’est félicite le DG.
Ce n’est pas miracle, mais une démonstration de bonne volonté
Les défis restent nombreux et les urgences multiples. Mais ces cent jours ont tracé une direction, celle d’un service public qui réapprend à servir. Sans démagogie ni effets d’annonce, mais avec méthode et constance.
Pour la plupart des employés les témoignages se résument ainsi: «Ce que Me Renand Aristide a offert au CAN en 100 jours, ce n’est pas un miracle. C’est mieux que ça: une démonstration de bonne volonté. Que l’on peut encore faire. Que gouverner ne devrait jamais être une affaire de rhétorique, mais de réponses. D’action. De mission retrouvée et d’accomplissement».